Plan d’action ESPR 2025-2030 de la Commission Européenne

Le 16 avril 2025, la Commission européenne a officiellement adopté le plan de travail 2025-2030 du règlement sur l’écoconception des produits durables (ESPR). Cette feuille de route définit les catégories de produits prioritaires qui feront l’objet de nouvelles exigences réglementaires dans les années à venir.

À travers ce texte, la Commission confirme son ambition de faire de l’Europe le leader mondial de l’économie circulaire d’ici 2030, tout en renforçant la compétitivité des entreprises européennes, en créant des marchés pilotes pour les produits durables, et en facilitant les choix des consommateurs.

Chez Waro, nous suivons de près ces évolutions : elles redéfinissent en profondeur les attentes envers les entreprises, tant en matière de design produit, que de traçabilité, de communication environnementale et de gestion des données. Voici ce qu’il faut en retenir.

Une ambition claire : faire du marché européen un moteur mondial pour les produits durables

Le règlement ESPR, adopté en 2024, s’inscrit dans le cadre du Green Deal européen et du Clean Industrial Deal. Il élargit le champ d’application des exigences d’écoconception à tous les produits, bien au-delà des seuls produits énergétiques (réfrigérateurs, lampes, etc.).

Son objectif est double :

• Réduction de l’impact environnemental des produits tout au long de leur cycle de vie,
• Allongement de la durée de vie des produits.
• Développement d’une économie plus circulaire, axée sur la réparabilité, le réemploi, et la recyclabilité.

Les produits prioritaires identifiés pour 2025-2030

Le plan classe les produits en trois catégories : produits finaux, produits intermédiaires, et exigences horizontales.

Produits finaux :

Les quatre catégories suivantes seront soumises à de nouvelles exigences spécifiques :

• Textiles (habillement) : marché estimé à 78 milliards €, très fort potentiel d’amélioration sur la durée de vie, la recyclabilité et l’impact eau/climat. Adoption prévue : 2027.
• Meubles (incluant les matelas) : marché de 140 milliards €, fort enjeu sur les matières premières et les déchets. Adoption : 2028-2029.
• Matelas : problématiques proches du mobilier, focus sur le tri et le recyclage. Adoption : 2029.

Produits intermédiaires :

Deux filières à fort impact sont ciblées :

• Acier / fer : enjeu stratégique pour l’autonomie industrielle de l’UE, complémentaire aux dispositifs ETS et CBAM. Adoption : 2026.
• Aluminium : fort potentiel de recyclabilité et réduction des émissions. Adoption : 2027.

Exigences transversales :

Deux axes majeurs feront l’objet d’actes délégués applicables à plusieurs catégories de produits :

• Réparabilité et durabilité (notamment via un score de réparabilité).
• Contenu recyclé et recyclabilité pour les équipements électriques et électroniques.

Ces produits représentent près de 1 000 milliards € de ventes annuelles dans l’UE et sont responsables d’environ 31 % des impacts climatiques liés à la consommation européenne.

Un impact structurant sur le textile et l’ameublement

Les secteurs textile et ameublement sont clairement mis en avant dans ce plan. Pour les marques, cela signifie :

• Des futures obligations d’écoconception sur la durabilité, la réparabilité, la traçabilité des matériaux et la circularité.
• Un alignement avec d'autres réglementations (règlement sur l’étiquetage textile, ESPR, CSRD).
• L’arrivée du Digital Product Passport (DPP) : chaque produit réglementé devra intégrer un passeport numérique avec des données vérifiables sur sa composition, sa recyclabilité, sa réparabilité et sa performance environnementale.

Le Digital Product Passport

L’un des leviers majeurs du règlement ESPR est la mise en place d’un passeport numérique produit (DPP). Il contiendra des informations vérifiables et standardisées sur :

• La composition du produit (y compris substances de préoccupation)
• Sa réparabilité, durabilité, recyclabilité
• Son empreinte environnementale, notamment carbone
• Les instructions de réutilisation, reconditionnement, recyclage

Le DPP permettra aux entreprises de structurer et tracer leurs données produit sur toute la chaîne de valeur – un changement majeur dans la gestion de l’information produit.

Ce que doivent anticiper les marques dès aujourd’hui

Structurer les données produits

Le digital passeport numérique impliquera une transparence de bout en bout sur les matières, la fabrication, les sous-traitants, et les instructions de fin de vie. Cela suppose une structuration et une collecte des données à tous les niveaux de la chaîne de valeur.

Se préparer aux actes délégués

Les exigences seront précisées produit par produit à travers des actes délégués. Les marques ont donc intérêt à :

• Participer aux consultations publiques.
• Suivre de près le calendrier réglementaire.
• Identifier en interne les produits concernés et commencer à évaluer leur performance environnementale.

Chez Waro, nous accompagnons déjà les marques des secteurs textile, ameublement à :

• Mesurer l’impact environnemental de leurs produits
• Préparer la conformité ESPR et DPP dès aujourd’hui
• Structurer les données nécessaires à une traçabilité bout-en-bout
• Co-construire une feuille de route de mise en conformité réaliste et alignée avec les obligations à venir

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