arrow back
Retour aux articles

Affichage environnemental ameublement : où en est-on ?

Benjamin THOMAS
October 10, 2025
Sommaire
Découvrir Waro

En résumé

  • La méthodologie réglementaire est en cours de construction, avec des versions Bêta attendues dès 2025
  • Les ateliers de co-constructions organisés par l’ADEME permettent à tous les acteurs du secteur de participer activement au futur dispositif d’affichage environnemental pour l’ameublement
  • Des outils sont déjà disponibles pour préparer l’intégration de cet affichage du coût environnemental de vos produits.

Le secteur du mobilier entre dans une phase décisive avec le lancement de la co-construction technique du dispositif d'affichage environnemental.

Ce projet s’inscrit dans la continuité du dispositif qui entrera en vigueur le 1er octobre pour le secteur textile et des travaux menés dans le secteur de l’alimentaire.

L’objectif : fournir au consommateur une information environnementale claire et fiable, tout en valorisant les pratiques d’écoconception de la filière.

Une dynamique déjà lancée dans le secteur textile

Le secteur textile a servi de précurseur pour les travaux d’affichage environnemental. Après plusieurs années de tests, de concertations et d'enrichissements méthodologiques, les travaux sont aujourd’hui achevés et le dispositif est prêt**. Le dispositif est entré officiellement en vigueur au 1er octobre 2025.**

Comme l’a annoncé le ministère de la Transition écologique, de nombreuses marques (enseignes de grande distribution, DNVB, retailers spécialisés...) sont déjà engagées dans la mise en œuvre du dispositif d’ici la fin d’année 2025. Cette dynamique illustre concrètement ce vers quoi se dirige le secteur ameublement dans les mois à venir.

📄 Voir le communiqué officiel : Mode durable – Lancement de l’affichage environnemental dès le 1er octobre

Une méthode de calcul d’impact fondée sur le socle ACV (base PEF)

Le socle méthodologique repose sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV), structurée autour de la base européenne du Product Environnemental Footprint et enrichie pour répondre aux spécificités du secteur mobilier. Le dispositif visera à mesurer un "coût environnemental" par produit, exprimé de manière simple et comparable.

Les travaux reprennent également les référentiels techniques BPX-FCBA-ADEME déjà bien établis dans la filière (meubles meublants, sièges rembourrés, literie, etc.), certains ayant été mis à jour ou créés en 2023/2024.

Un processus de construction collective du dispositif avec la filière

Le processus de construction de l’affichage environnemental pour le secteur du mobilier repose sur une démarche participative. Il ne s’agit pas d’une méthode imposée unilatéralement, mais d’un travail de co-construction technique piloté par l’ADEME **en lien étroit avec les acteurs de la filière (**industriels, marques, le FCBA et l’Ameublement Français …).

Cette démarche s’articule autour de plusieurs ateliers techniques, organisés tout au long de la phase de développement méthodologique. Chaque atelier aborde une brique méthodologique précise (comme la durabilité ou les impacts sur la biodiversité), avec pour objectif de :

  • Présenter les propositions méthodologiques élaborées par les experts et les partenaires techniques ;
  • Recueillir les retours des professionnels (industriels, distributeurs, représentants d'organisations professionnelles) ;
  • Construire un consensus sectoriel, en tenant compte des contraintes opérationnelles, de la diversité des produits et des pratiques industrielles ;
  • Préparer les futures obligations réglementaires, en intégrant les spécificités métier de l’ameublement.

L’un des grands enjeux, par exemple, est de mieux caractériser la durabilité des meubles, non seulement sous l’angle de leur robustesse physique (résistance, réparabilité), mais aussi sous l’angle comportemental, en intégrant des éléments comme l’obsolescence esthétique ou fonctionnelle (fast furniture, renouvellement marketing rapide, etc.).

Un autre volet structurant est celui de l’impact sur la biodiversité en lien avec la gestion forestière et la traçabilité du bois. Ces thématiques, longtemps absentes du périmètre des ACV classiques, font aujourd’hui l’objet de compléments méthodologiques spécifiques, en lien avec les labels existants (FSC, PEFC) et les pratiques de la filière.

Un affichage adapté aux contraintes du secteur et pensé pour être déployé à grande échelle

L’enjeu principal est de permettre une évaluation simple, scalable et accessible, même pour les catalogues volumineux de la grande distribution. Grâce à des scénarios par défaut co-construits avec la filière, les metteurs sur le marché pourront modéliser l’impact environnemental de milliers de produits à partir d’un nombre limité de données.

La méthodologie sera déployée en plusieurs temps avec des niveaux d'évaluation plus fins qui seront proposés ultérieurement pour les acteurs disposant de données spécifiques vérifiables.

Si on fait le parallèle avec le dispositif déployé sur le secteur textile, voici une projection possible :

  • Niveau 1 : évaluation standardisée avec données minimales obligatoires, telles que :
    • Le poids total du produit,
    • La nature et le poids de chaque composant (bois, métal, mousse, etc.),
    • Le pays d’assemblage,
    • Des valeurs par défaut fournies pour des composants standard (vis, panneaux de particules, emballages…).
  • Niveau 2 (optionnel, mais plus précis) : évaluation avancée avec données spécifiques :
    • Origine exacte des matériaux (ex : traçabilité du bois),
    • Détail des taux de pertes en production,
    • Modes de transport utilisés,
    • Données issues de tests de durabilité.

Ce système modulaire permet à chaque entreprise de s’engager progressivement, en fonction de la maturité de ses données produits, tout en garantissant un résultat exploitable et comparatif dès le niveau 1.

Des scénarios par défaut construits avec la filière

Pour permettre une montée en charge rapide, la méthode intègre des scénarios par défaut co-construits avec les professionnels du secteur ameublement. Ces scénarios couvrent :

  • Les densités moyennes de matériaux (ex : kg/m³ pour les bois feuillus ou résineux),
  • Les pays et procédés de transformation les plus courants,
  • Les composants types (charnières, vis, colles, etc.),
  • Les emballages standard.

Retour d’expérience du secteur textile : un accélérateur de déploiement

Dans le secteur textile, la combinaison d’un outil en open-source, d’une API connectable aux bases produits et de scénarios par défaut sectoriels a permis à certaines enseignes de :

  • Calculer automatiquement l’empreinte environnementale de plusieurs milliers de références,
  • Afficher le score environnemental en ligne ou en point de vente à l’automne 2025,
  • Adapter leur sourcing ou leur stratégie d’éco-conception en fonction des résultats pour améliorer le coût environnemental de leurs produits

L’ameublement suit la même trajectoire : la version ameublement d’Ecobalyse est en cours de développement, avec une interface dédiée attendue au 1er trimestre 2026.

👉 Suivez les avancées de l’affichage environnemental pour le secteur ameublement sur :

À ne pas manquer
Recevez chaque mois les actualités réglementaires et nos conseils pour vous aider à les décrypter.
Vous recevrez bientôt la prochaine news !
Erreur, merci de réessayer s'il vous plait.
Articles similaires
No items found.

Pour aller plus loin

Voir toutes les ressources
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.