Dans cette série d’articles, nous allons passer en revue les différentes mentions qui font référence à des notions de traçabilité et ce que ces notions impliquent d’un point de vue environnemental :
Avant de commencer, nous souhaitions rappeler l’importance de la traçabilité et réexpliquer les différentes étapes de fabrication d’un produit.
La traçabilité est essentielle sur 3 plans : la transparence, les enjeux sociaux et les enjeux environnementaux.
Une traçabilité quasiment totale assure au consommateur qu’il a accès à toute l’information sur le produit et qu’on ne lui en cache aucune.
Plus les étapes sont proches de chez vous, plus vous avez de chances que le produit favorise l’économie locale (à vous de définir local!).
Des étapes proches les unes des autres réduisent l’impact des transports. De plus, la plupart des mix énergétiques européens sont moins impactants que les mix du Moyen Orient ou d’Asie, basés beaucoup plus sur des énergies fossiles (attention, cette règle n’est pas généralisable).
💡 De plus, avec des informations de traçabilité précises, on peut avoir des résultats d’impacts plus précis, sur Waro par exemple.
De manière générale, un produit se construit en de multiples étapes avec des produits semi-finis et des étapes intermédiaires de fabrication qui peuvent avoir lieux dans de nombreux pays.
Le schéma ci-dessous représente les étapes de principales fabrication d’un t-shirt classique :
Dans l’ameublement, les manières de produire varient énormément en fonction du type de mobilier et du type de matériaux utilisés. On retrouve fréquemment un mode de fonctionnement du type : Matières premières → transformation de la matière première → produits semis finis → assemblage du produit fini.
On vous l’accorde cela parait complexe au premier abord et avoir les informations sur tout est quasiment impossible. La communication des marques et fabricants se focalise alors majoritairement sur 3 types d’informations :
Dans notre série d’article, nous comptions initialement traiter des mentions de type “Made in Europe” mais elles sont au final similaires à celle du “Made in France”, c’est à dire une mention déclarative (voir notre article sur le sujet ici)
À l’occasion de ses 30 ans d’existence, nous avons donc décider de nous focaliser sur l’écolabel Européen.
Nous avons tous déjà vu ce logo sur un produit, que ce soit un shampoing, un t-shirt ou un produit alimentaire. Mais que veut-il dire en réalité ? Pourquoi la mention d’ “Ecolabel” ? À quel point est-il restrictif ? Comment est-il obtenu ?
La Commission Européenne définit ce label comme :
le label officiel de l’Union Européenne pour l’excellence environnementale
Le label a pour objectif de “promouvoir les produits ayant un impact réduit sur l'environnement tout au long de leur cycle de vie et à fournir aux consommateurs des informations précises, non trompeuses et fondées sur des données scientifiques concernant l'impact environnemental des produits.”
Dans les grandes lignes, ce label :
La loi sur l’Ecolabel Européen a été votée par le parlement européen le 25 novembre 2009 et fixe le cadre pour ce dernier.
Il est notamment fixé dans l’Article 6 que :
Les critères d’attribution seront basés sur la performance environnementale des produits
Les critères d’attribution devront être justifiés scientifiquement et en se basant sur l’ensemble du cycle de vie du produit
Les critères d’attribution devront prendre en compte :
💡 De manière intéressante, la majorité des critères de l’Ecolabel s’inscrivent dans l’état d’esprit de l’Analyse de Cycle de Vie (mentions des indicateurs d’impact de l’analyse de cycle de vie, mention du terme cycle de vie à de multiples reprises), mais il n’est pas obligatoire d’en réaliser une pour obtenir le label.
Tout comme pour la loi Climat et son application via l’affichage environnemental (voir notre article sur le sujet ici), la loi impose des principes très généraux qui sont ensuite déclinés par secteurs.
☝ Pour plus de précisions sur l’écolabel européen et ce qu’il garantit pour les produits textiles et d’ameublement, voir notre article sur le processus de certification de l’écolabel européen [coming soon].
L’écolabel européen est plus axé sur les aspects environnementaux que sur la traçabilité, sa promesse étant de s’assurer que le produit certifié a un impact moindre sur l’environnement.
💡 Un effort de traçabilité est tout de même obligatoire pour justifier les certifications et réaliser les tests sur les produits.
Cependant, chacun les critères se présentent sous forme de tests, de certifications ou de valeurs à ne pas dépasser (par exemple des certifications PEFC pour le bois ou des valeurs seuils d’émissions de COV pour le polyuréthane).L’Ecolabel certifie donc que le produit est “bien fait” mais il n’assure pas que son impact soit réellement faible car aucune mesure d’impact environnemental chiffrée n’est faite sur le produit.
On pourra tout de même noter :
Ces différents points font du label un des plus complets et strictes sur le marché d’un point de vue environnemental, sans pour autant qu’il n’y ait de mesure faite à proprement parler.
Home Page : https://environment.ec.europa.eu/topics/circular-economy/eu-ecolabel-home_fr
More details : https://environment.ec.europa.eu/topics/circular-economy/eu-ecolabel-home/about-eu-ecolabel_en
Amendement et règles générales (cf article 6) https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX:32010R0066
Précisions légales sur les critères en ameublement : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=OJ:JOL_2014_184_R_0009
Précisions légales sur les critères en literie : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:02014D0391-20220718&from=EN
Précisions légales sur les critères en textile : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/PDF/?uri=CELEX:32014D0350&from=EN
Liste des organismes agréés par pays : https://environment.ec.europa.eu/publications/eu-ecolabel-translated-user-manuals-part_enhttps://environment.ec.europa.eu/topics/circular-economy/eu-ecolabel-home/community-and-helpdesk_en