Dans cette série d’articles, nous allons passer en revue les différentes mentions qui font référence à des notions de traçabilité et ce que ces notions impliquent d’un point de vue environnemental :
Avant de commencer, nous souhaitions rappeler l’importance de la traçabilité et réexpliquer les différentes étapes de fabrication d’un produit.
La traçabilité est essentielle sur 3 plans : la transparence, les enjeux sociaux et les enjeux environnementaux.
Une traçabilité quasiment totale assure au consommateur qu’il a accès à toute l’information sur le produit et qu’on ne lui en cache aucune.
Plus les étapes sont proches de chez vous, plus vous avez de chances que le produit favorise l’économie locale (à vous de définir local!).
Des étapes proches les unes des autres réduisent l’impact des transports. De plus, la plupart des mix énergétiques européens sont moins impactants que les mix du Moyen Orient ou d’Asie, basés beaucoup plus sur des énergies fossiles (attention, cette règle n’est pas généralisable).
💡 De plus, avec des informations de traçabilité précises, on peut avoir des résultats d’impacts plus précis, sur Waro par exemple.
De manière générale, un produit se construit en de multiples étapes avec des produits semi-finis et des étapes intermédiaires de fabrication qui peuvent avoir lieux dans de nombreux pays.
Le schéma ci-dessous représente les étapes de principales fabrication d’un t-shirt classique :
Dans l’ameublement, les manières de produire varient énormément en fonction du type de mobilier et du type de matériaux utilisés. On retrouve fréquemment un mode de fonctionnement du type : Matières premières → transformation de la matière première → produits semis finis → assemblage du produit fini.
On vous l’accorde cela parait complexe au premier abord et avoir les informations sur tout est quasiment impossible. La communication des marques et fabricants se focalise alors majoritairement sur 3 types d’informations :
Dans notre série d’article, nous continuons avec le label Originie France Garantie :
Le label Origine France Garantie est un label, ce qui implique une certification par un organisme externe à l’entreprise qui demande le label.
Le label Originie France Garantie a été créée pour faire face à la non réglementation des mentions auto-déclaratives comme “Made in France” ou “Origine France”. C’est dans un contexte de confusion croissante des consommateurs autour de ces mentions que le label a été créé pour promouvoir les savoirs faires locaux.
La certification se fixe donc comme objectif d’ “assurer aux consommateurs la traçabilité d'un produit en donnant une indication de provenance claire et objective.”
💡 C’est l’association Pro France qui a créé et est détentrice du label. Ils ont missionné Bureau Veritas pour créer le référentiel de certification associé (cadre, limites, contraintes, produits concernés, etc.). Aujourd’hui on compte parmi les organismes certificateurs l’AFNOR, le FCBA, le CERIB et la SGS.
Le fabricant est autorisé à afficher cette mention si et seulement si l’organisme certificateur délivre la mention, les deux conditions principales étant :
💡 Pour les produits industriels, cela se traduit par le fait que “la ou les activités ayant donné au produit ses caractéristiques principales” se sont déroulées en France.
❓ Prix de revient unitaire = somme des charges directes et indirectes pour produire les produits / quantités produites
50% du prix de revient unitaire acquis en France signifie que 50% des coûts associés à la fabrication du produit ont été fait en France
Cela implique deux points majeurs :
L’affichage de la mention “Origine France Garantie” certifie qu’au moins la dernière étape de fabrication (souvent l’assemblage) a été faite en France.
On est donc certain, contrairement à un affichage “Made in France”, que la dernière étape est bel et bien une étape “importante” dans la fabrication du produit.
💡 L’analyse environnemental du label Origine France Garantie pousse aux mêmes conclusions que le “Made in France” mais nous assure bien de la véracité des informations affichées. C’est encore une fois une mention qui a plus de portée sur l’impact social qu’environnemental
☝ Petit bonus, de belles réponses aux questions fréquemment posée comme “Pourquoi ne pas avoir pris 100% du prix de revient unitaire ?” peuvent se trouver ici.
La plupart des secteurs possèdent des annexes qui précisent les conditions d’obtention du label : les référentiels sectoriels (voir en bas de page ici pour télécharger les référentiels sectoriels).
Pour le secteur de l’ameublement, les critères s’appliquent de la même manière qu’énoncé ci-dessus.
Les étapes de transformation (premier critère) considérées comme substantielles sont précisées dans une annexe spécifique au secteur :
Pour le textile, les référentiels sectoriels présentent beaucoup plus de modifications, le secteur étant très différent des produits industriels classiques (avec beaucoup de savoirs faires qui résident à l’étranger).
Il existe deux référentiels sectoriels pour le secteur textile :
Le référentiel “articles confectionnés” couvre 3 types de produits avec les étapes obligatoires faites en France :
Voici les chaines de valeur considérées pour les 3 types de produit (rouge → étape obligatoirement faite en France) :
💡 Pour les jeans, l’étape de tissage doit également être faite en France
💡 On pourra remarquer une ressemblance dans les étapes obligatoirement faites en France avec la traçabilité demandée par la loi AGEC dans le secteur textile dès 2023, bien qu’elles ne soient pas identiques.
Le référentiel “secteur textile” concerne les produits semis-finis (étoffe, tissu, etc.) Nous ne rentrerons pas dans le détail car il est particulièrement complexe et dépend des fils et de l’existence des savoirs faires et de la capacité de production en France de ces étapes :